De plus en plus de femmes désirent avoir un « accouchement naturel », même si le terme recouvre des significations souvent différentes. L’acception commune recouvre toute mise au monde d’un bébé par voie basse sans l’aide des médicaments et analgésiques. L’idée vous tente mais vous n’avez pas encore pris votre décision. Sachez que c’est un choix qui mérite réflexion et donc d’être fait de manière éclairée. L’objectif de cet article est de vous aider à comprendre exactement à quoi s’attendre et ce qu’implique ce choix. Comment se préparer au mieux à la douleur inévitable en l’absence de médication et enfin comment réagir si les plans changent en dernière minute.
L’accouchement naturel s’entend comme un accouchement par voie basse et non médicamenteux. Cette demande visant à mieux respecter sa physiologie et ses sensations permet à la femme enceinte de vivre une expérience similaire à toutes les femmes avant elle. Pour la vivre, il faut que la grossesse remplisse certains critères précis. Différentes techniques sont associées afin de préparer l’accouchement naturel au mieux. Toutes visent à aider à la gestion de la douleur qui repose sur plusieurs stratégies (respiration, eau, positions, accompagnement).
Qu’est-ce qu’un accouchement naturel ?
Il existe différents degrés par lesquels une femme peut définir une naissance comme naturelle, selon sa philosophie et ses croyances personnelles. On peut distinguer trois éléments qui peuvent la faire qualifier son accouchement de « naturel » :
- l’absence de médicaments contre la douleur (péridurale)
- sans aucune intervention médicale (pas de forceps, d’épisiotomie, pas de césarienne)
- en dehors d’un centre de soins, maternité publique ou privée ou maison de naissance : donc à domicile.
Un accouchement par voie basse
Le plus souvent, le bébé vient au monde par voie basse, c’est-à-dire en frayant son chemin à travers le corps de la femme, en passant par le col de l’utérus pour sortir par le vagin. C’est la première condition pour qu’un accouchement puisse être qualifié de naturel. Mais ce n’est pas la seule.
Une femme peut accoucher par césarienne quand la situation l’exige. C’est le cas de 20% des femmes en France, un chiffre stable depuis 2010. La prise de décision relève de l’équipe médicale qui peut avoir anticiper l’acte et programmer l’accouchement, soit devoir le réaliser en urgence aux vues des circonstances.
L’absence de médicaments pour soulager la douleurs
Lors d’un accouchement, plusieurs médicaments peuvent être prescrits à la femme enceinte sur le point de mettre son enfant au monde.
Tout d’abord, dans certaines circonstances, il peut être recommandé de déclencher l’accouchement. C’est particulièrement le cas si la poche des eaux s’est rompue et que le bébé tarde à pointer le bout de son nez. Une femme déclenchée peut juger son accouchement « naturel » si elle n’a pas reçu de péridurale. Mais normalement le déclenchement doit être spontané.
En effet, le dénominateur commun listé dans tous ces cas d’accouchement naturel est l’absence d’anesthésie pour soulager la douleur engendrée par l’accouchement. Avant leur arrivée à la maternité, seules 14,6 % des femmes ne souhaitent pas de péridurale.
Il va bien sûr sans dire qu’un accouchement par césarienne ne rentre pas dans la catégorie des accouchements non médicamenteux.
Un monitoring ponctuel et régulier
Le monitoring consiste à surveiller le rythme cardiaque du foetus pendant le travail ainsi que le rythme des contractions utérines. En effet, les contractions modifient la circulation du sang dans le placenta et réduisent l’apport en oxygène. L’objectif est de dépister si le bébé souffre d’un manque d’oxygène pendant le travail.
Dans le cadre d’un accouchement médicalisé le monitoring peut être réalisé de manière continue, même si ce n’est pas toujours le cas. Tout dépend de la structure où vous accouchez. Cela peut donner le sentiment d’un manque de liberté. Mais cela assure un suivi continu est précis.
A l’inverse, en cas d’accouchement naturel, les professionnels de santé réaliseront ce monitoring de manière ponctuelle mais régulière. Elles souhaitent concilier votre désir de mobilité et le besoin de sécurité pour vous et le bébé à naître. Mais il faut avoir conscience qu’il est moins facile de déceler des variations du rythme cardiaque et des modifications persistantes avec un monitoring intermittent.
Circonstances où l’accouchement naturel est possible
Toutes les femmes enceintes ne peuvent pas accoucher de manière naturelle. Différentes conditions doivent être remplies pour être autorisée par une équipe médicale à accoucher ainsi.
- La grossesse doit être à «bas risque» et s’être déroulée correctement de A à Z.
- L’accouchement doit être réalisé à terme entre la 37ème et la 42ème semaine de grossesse.
- Le bébé doit se présenter une position céphalique, la position adoptée par la majorité des bébés et la plus favorable au travail. Autrement dit, sa tête doit être en bas.
- Aucune complication et aucun risque pour le foetus ne doivent avoir été décelés au préalable.
- La mère ne doit présenter aucune maladie comme le diabète ou l’hypertension.
Dans le cas où vous souhaitez accoucher dans l’eau, l’équipe médicale veillera aussi à ce que vous n’attendiez qu’un seul enfant. Et s’il s’agit de votre deuxième ou troisième grossesse, il faut que le premier se soit bien passé.
La rédaction d’un projet de naissance
En général, lorsqu’on souhaite vivre un accouchement naturel, il est conseillé aux parents de rédiger un projet de naissance au préalable. Ce document, souvent élaboré avec l’aide de la sage-femme, permet d’établir les souhaits de prise en charge pendant le travail et dans les premiers moments de la vie de votre bébé. Il s’agit de vous préparer aux aspects émotionnels et physiques du travail et de l’accouchement.
Il est porté au dossier médical de la patiente et vous devez vous en servir pour dialoguer avec l’équipe qui va vous prendre en charge.
En France, moins de 4% des femmes rédigent un projet ou formulent des demandes particulières à leur arrivée à la maternité. De manière assez logique, les femmes porteuses d’un tel document reçoivent moins souvent de péridurale. En effet, ce sont plutôt les femmes en quête d’une démarche plus naturelle qui rédigent ce type de document. Toutefois quel que soit le mode que vous choisissez (médicamenteux ou non), vous pouvez écrire ce projet.
Le projet précise en particulier :
- La volonté ou non de subir une péridurale.
- La présence ou non du compagnon, d’un proche ou d’un accompagnateur (doula) pendant l’accouchement.
- Les positions à privilégier pendant le travail jusqu’à l’expulsion.
- Si une épisiotomie doit être pratiquée, si vous souhaitez ou non être informée avant.
- Le souhait ou non de sortir votre bébé une fois que les épaules sont dehors, avec l’aide de la sage-femme.
- La volonté d’avoir un moment de peau-à-peau immédiat dès la naissance, voire de donner une première tétée.
- Si le cordon ombilical sera coupé par le compagnon, le proche présent ou la sage-femme.
Où accoucher de manière naturelle ?
Le choix du lieu est important. Il faut vous renseigner sur les possibilités dans votre ville, votre département ou votre région. Tous les établissements de soins ne pratiquent pas l’approche physiologique. En gros, trois possibilités s’offrent à vous pour faire l’expérience d’un accouchement naturel.
Dans une maison de naissance
Une solution assez récente en France consiste à accoucher dans un lieu faiblement médicalisé : les maisons de naissance (MDN). Depuis 2015, la France a autorisé la mise en place de ces structures de manière expérimentale. La première ouvrait aux Etats-Unis en 1975 à News York ! 🤨 En 2018, seulement 0,1% des naissances vivantes y ont eu lieu.
L’équipe de sage-femmes vous y propose un accueil personnalisé et un accouchement sans hospitalisation, le plus physiologique possible. Ici, vous ne rencontrerez pas de gynécologue-obstétricien et pas d’anesthésiste.
Dans certaines, vous pouvez aménager la chambre de naissance à votre goût. Celle-ci dispose aussi parfois d’un lit double pour que le père puisse y dormir. Il peut y avoir une baignoire pour accoucher dans l’eau mais pas forcément une table d’accouchement avec des étriers. Les maisons sont équipées de matériel médical mais celui-ci n’est généralement pas visible. En général aussi, vous y êtes suivie de manière continue par la même sage-femme ou par un binôme de sage-femmes. Mais au-delà, l’accompagnement se poursuit pour vous aider à construire votre famille.
Autonomes, elles sont placées sous la responsabilité exclusive de sages-femmes. Toutefois, elles répondent à un cahier des charges établi par la haute autorité de santé (HAS) afin de garantir une prise en charge optimale et sécurisée des femmes et des nouveau-nés. Dans tous les cas, les maisons de naissance sont situées à côté d’un établissement de santé au cas où.
Il en existe actuellement huit actuellement. Une évaluation menée en 2018 a conclu à des premiers résultats positifs combinant un niveau de sécurité satisfaisant et une très faible fréquence d’interventions. Ceci explique que 12 nouvelles MDN devraient voir le jour dans les mois qui viennent. Donc renseignez-vous pour savoir s’il en existe une près de chez vous.
L’accouchement naturel à la maternité
Si vous êtes un peu plus anxieuse, vous pouvez opter pour un autre compromis entre votre envie d’accoucher de manière physiologique et votre besoin de sécurité. En 2016, 40% des maternités disposent d’un espace dédie à ce type d’accouchement moins médicalisé. Ici la présence non seulement d’une équipe médicale complète mais aussi d’un plateau technique est rassurante.
Certaines maternités, en général de niveau 1, peuvent disposer d’une baignoire. Les futures mamans qui prévoient d’accoucher dans l’eau se voient poser un cathéter au cas où il faille en urgence passer à un accouchement médicalisé. Cela facilite la pose rapide d’une perfusion en cas de besoin.
Là aussi vous pouvez partager votre projet de naissance à l’équipe. Vous pouvez venir à la maternité avec votre ballon ou votre galette, moins encombrante, pour vous préparer au travail, soulager votre dos et vous relaxer.
Quid de l’accouchement à domicile ?
Pour certaines femmes, c’est même la seule acception possible derrière le mot « accouchement naturel« . Cela représente environ moins de 1% des 760 000 naissances qui ont lieu en France en 2016.
Deux cas de figure s’observent : les accouchements à domicile assistés d’une sage-femme ou les accouchements à domicile non assisté. Ce dernier mode relève soit d’un choix personnel, soit de circonstances particulières. En effet, bébé peut arriver de manière inopinée et sortir très vite sans que les pompiers ou des proches aient le temps de transporter la mère dans une structure de soins. C’est plus généralement le cas lorsqu’on habite en zone rurale où les maternités se raréfient.
Pourquoi choisir d’accoucher de manière naturelle ?
Les motivations qui poussent les femmes à vouloir vivre un accouchement naturel peuvent être multiples. Mais le plus souvent, le projet de naissance de la future maman s’ancre dans le plus de respect possible de sa physiologie.
Mieux respecter ses sensations avec un accouchement naturel
Parfois une mauvaise expérience dans le cadre d’un précédent accouchement peut déclencher l’envie de vivre cette épreuve de manière différente. L’objectif est ici de vivre cette épreuve en se connectant à ses sensations. Il s’agit d’écouter son corps pour adopter des positions et des postures de manière plus instinctive au lieu de se placer de la manière la plus facile pour une éventuelle intervention du personnel médical (qui ne survient pas forcément).
Faciliter la progression du bébé
Les positions classiques sur une table d’accouchement à l’horizontal ont été pensées pour faciliter l’intervention des équipes médicales. En revanche, elles n’utilisent pas la force de la gravité. A l’inverse, un accouchement naturel repose sur l’utilisation de positions et postures qui utilisent la gravité pour aider le bébé à sortir. La mère se place donc davantage dans le sens vertical en se positionnant :
- accroupie
- à quatre pattes
- suspendue à une barre
Pour cette dernière possibilité et si le lieu ne dispose pas de barre de suspension, une simple écharpe bien nouée autour du partenaire peut suffire.
S’inscrire dans la longue chaîne de la procréation
Accoucher de manière naturelle est la norme à l’échelle de l’histoire de l’humanité. L’assistance médicale pour mettre au monde les bébés ne date finalement que d’un peu plus d’un siècle. D’ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que la mortalité en couches s’est effondrée du fait des progrès de la prise en charge obstétricale au XXème siècle. C’est absolument indéniable.
Vouloir vivre un accouchement physiologique est motivé chez certaines femmes enceintes par l’envie d’inscrire son expérience de la mise au monde dans une lignée. « Comme mon arrière-grand-mère, ma grand-mère et ma mère… » Ce serait donc ici le moyen de tisser le lien d’une histoire familiale.
Mettre au monde dans un environnement pacifié
En faisant le choix d’un accouchement naturel, de nombreuses mamans souhaitent donner la vie dans un environnement paisible et doux, loin de l’agression du monde extérieur.
Les futures mamans sont en particulier sensibles au fait que la priorité sera donnée à la relation mère-enfant. Elles ont conscience que le petit-être qui vient au monde subit une épreuve qui peut être traumatisante. Entre le cocon du ventre maternel et le contact à l’air libre, même dans un environnement chauffé, le passage est certainement quelque peu brutal. De plus, la vitalité du bébé (respiration, cri et tonus) est testée très vite de façon à savoir si une prise en charge médicale est nécessaire.
Elles font le choix d’un accouchement naturel pour que la relation mère-enfant puisse se nouer dès les premiers instants de vie de leur bébé. Ainsi le nouveau-né est très vite mis au sein pour enclencher l’allaitement. Elles considèrent que l’examen clinique complet peut attendre quelques minutes.
Un rétablissement plus rapide en cas d’accouchement naturel
Lors d’un accouchement médicalisé, la maman et le bébé restent quelques jours à la maternité. Des durées « standards » ont été définies par la Haute Autorité de Santé : 72 h à 96 h en cas de voie basse et de 96 h à 120 h en cas de césarienne.
À l’inverse, il est frappant de constater que la plupart des femmes qui accouchent de manière naturelle sont sur pied très rapidement après la délivrance. D’ailleurs elles peuvent même rester debout pendant une bonne partie du travail. Elles peuvent aussi s’alimenter très peu de temps après la mise au monde du bébé.
Comment préparer un accouchement naturel ?
Bien que les spécificités d’un accouchement physiologique dépendent de la manière dont la mère le définit, il existe certaines techniques qui sont utilisées pour aider la femme enceinte à obtenir une naissance sans intervention médicale et sans analgésique.
Les cours de préparation à la naissance
La préparation à la naissance est proposée par le professionnel qui assure le suivi médical. Sous réserve d’être dispensés par le médecin ou la sage-femme, ils sont remboursés par la sécurité sociale à raison de 8 séances étalées entre le 4ème et le 8ème mois et réalisées en petits groupes. Car il faut être prête même en cas d’accouchement prématuré. En fait, c’est vraiment 7 séances car la première, l’entretien prénatal précoce, obligatoire depuis mai 2020, est individuelle et confidentielle.
Les méthodes de préparation à l’accouchement
De nombreuses méthodes existent, certaines plus ou moins éprouvées. En général on en suit une, parfois deux. Je n’en présente que quelques unes ici.
- Méthode classique : en petits groupes, des explications théoriques sur le cheminement de bébé dans le corps; des petits exercices pratiques pour apprendre à respirer et savoir pousser correctement pour expulser bébé. C’est bien sûr la plus souvent proposée et parfois la seule. Pour préparer un accouchement naturel, cela n’est pas forcément la mieux adaptée.
- Préparation aquatique en piscine : là aussi en petits groupes, vous travaillez votre respiration et votre expiration pour vous préparer à mieux pousser le jour J.
- Yoga prénatal : reconnu pour faire travailler en douceur les muscles profonds et apprendre à maîtriser le souffle. Ici vous utilisez un ballon (aussi appelé gym-ball) ou un galette pour faire assouplir votre corps. Associé souvent à de la méditation, sa pratique permet de vous relaxer mentalement et physiquement.
- L’haptonomie : approche réalisée en couple, l’haptonomie consiste à établir une relation tactile avant la naissance en posant les mains sur le ventre et en le caressant. La connexion recherchée doit sécuriser votre bébé pour le jour J et arriver à le guider. Dans cette méthode, le père apprend à soulager sa femme en effectuant des pressions douces sur certaines zones du corps.
Dernier conseil pour se préparer : s’imprégner de récits et témoignages
Pour préparer cet article, j’ai discuté avec une amie qui a choisi d’accoucher dans l’eau pour sa deuxième fille. Il s’agit d’un des conseils qu’elle m’a dit lui avoir vraiment servi et que je vous partage.
Au pire moment de la délivrance, elle a pu se remémorer certains passages de ses lectures pour aller puiser la force de surmonter la douleur. C’est en particulier le cas de
- J’accouche bientôt: que faire de la douleur ? de Maïtie Trélaün
- Une naissance heureuse d’Isabelle Brabant
Se faire accompagner par une doula
Le terme de doula renvoie à une professionnelle non médicale qui vous accompagne avant, pendant et après votre accouchement.
La doula reste présente tout au long du travail, elle vous encourage et vous aide à gérer la douleur, un aspect essentiel lors d’un accouchement naturel. Elle joue le rôle d’avocat personnel, vous explique ce qui se passe pendant le travail et vous guide pour prendre les décisions nécessaires. Elle a en générale une double expérience : celle d’avoir accouché elle-même et celle d’avoir accompagné d’autres femmes enceinte. Mais elle intervient uniquement en complément du suivi médical choisi par les parents. Enfin la sécurité sociale ne rembourse pas ses services.
Le principe derrière l’intervention de la doula consiste à diminuer le stress, la peur et l’anxiété de la femme durant le travail car ils contribuent à crisper le corps de la future maman alors qu’elle recherche le lâcher-prise.
Gérer la douleur lors d’un accouchement naturel
Lors d’un accouchement naturel, vous aurez bien sûr à surmonter et traverser les douleurs liées aux contractions. Selon la préparation que vous aurez suivie, vous aurez différentes techniques à votre disposition. J’attire votre attention sur trois d’entre elles.
L’importance de la respiration
Vous avez certainement noté que plusieurs des préparations à la naissance se concentrent sur la respiration. Ce n’est pas pour rien.
Bien respirer aide à accompagner les contractions et à gérer la douleur qui leur est associée.
Les bienfaits de l’eau
Dans le prolongement d’une préparation aquatique, votre lieu de naissance peut vous proposer d’accoucher dans l’eau. En effet, cet environnement présente plusieurs avantages :
- Apaisante, réconfortante, relaxante, l’eau chaude permet au corps de se détendre.
- L’eau rend le périnée plus détendu, ce qui réduit la survenue et la gravité des déchirures et la nécessité d’une épisiotomie et de points de suture. Cela peut même accélérer la dilatation du col dans certains cas.
- L’eau procure un plus grand sentiment d’intimité, ce qui peut réduire les inhibitions, l’anxiété et les peurs.
- La flottabilité favoriserait des contractions utérines plus efficaces et une meilleure circulation sanguine, ce qui entraîne une meilleure oxygénation des muscles utérins, moins de douleur pour la mère et plus d’oxygène pour le bébé. Elle agirait comme un antalgique.
- La flottabilité diminue votre poids corporel ce qui permet de se mouvoir plus facilement pour adopter les positions les plus physiologiques qui vous soulagent.
L’accouchement aquatique ne s’improvise pas et nécessite l’accompagnement de sages-femmes expérimentées.
Mouvements et position pendant le travail
De nombreux défenseurs de l’accouchement physiologique éduquent les femmes à rester actives pendant le travail et les encouragent à changer de position pour trouver ce qui est le plus confortable pour elles, plutôt que de rester allongée sur le dos dans un lit pendant le travail.
La mobilité et l’action sont en effet au coeur de l’approche physiologique. Selon le lieu, vous pourrez peut-être vous suspendre pour bénéficier des effets de la pesanteur et aider votre bébé à sortir. Vous pourrez utiliser votre ballon ou votre galette pour soulager vos douleurs au bas du dos qui ne manqueront pas de survenir. Ou vous choisirez de vous mettre accroupie à quatre pattes ou de vous allonger sur le côté. Le principe est de suivre son instinct et de faire confiance à son corps, de l’écouter.
La place du père
Le soutien de votre conjoint est fondamental pour diminuer votre stress, vous aider à bien respirer au pire moment de la délivrance. C’est encore pus vrai quand il a suivi quelques séances de préparation à la naissance. Il vous apporte un réconfort inestimable non seulement par ses gestes, ses massages ou caresses, mais aussi par ses paroles tout au long du travail. C’est d’autant plus vrai si vous n’êtes que tous les deux en salle ou en chambre d’accouchement.
Il est possible qu’en faisant appel à une doula pour vous épauler, votre conjoint puisse alors avoir plus de difficulté à trouver sa place. Mais tout dépend de la relation que vous aurez su établir en amont du jour J tous ensemble.
Et si mon plan de naissance change en dernière minute ?
Les raisons possibles d’un changement de dernière minute
Peu importe combien vous espérez avoir un accouchement naturel et combien de temps vous passez à préparer votre accouchement, le jour J, les choses peuvent se passer différemment de vos plans.
En effet, votre demande d’accouchement naturel, même formulée via un projet de naissance, peut être rejetée pour différentes raisons.
Par exemple dans le cadre d’une naissance dans l’eau, les maternités ou les maisons de naissances ne disposent que de peu de salles de naissance équipées d’une baignoire. Même si les sages-femmes s’organisent pour ne pas prendre des patientes dont les termes sont autour des mêmes dates, la salle peut être déjà occupée.
Au moment où le travail commence, la sage-femme et/ou l’équipe médicale peut aussi juger que le déroulement de l’accouchement ne remplit plus toutes les conditions. Vous faites de fièvre, avez une hémorragie ou le rythme cardiaque du bébé est anormal… Impossible de lister tous les cas de figure qui peuvent se produire et finalement vous empêcher de vivre un accouchement naturel.
Savoir s’adapter à l’imprévu
Le premier conseil est donc de prendre le temps de parler de ce qui pourrait se passer si votre plan ne se concrétise pas.
Le jour J, il est important de s’adapter aux changements et imprévus qui peuvent survenir en cours de route. Vous avez aussi le droit de changer d’avis. Si la douleur est trop forte, une péridurale peut être décidée et installée en cours de route. Quelles qu’en soient les raisons, il ne faut pas considérer un changement dans le plan de naissance comme un échec du projet initial. Ce qui compte, c’est d’avoir mené aussi loin que possible votre projet.
Le deuxième conseil porte sur la suite. Après la naissance, il est important de verbaliser vos éventuelles frustrations pour ne pass rester sur un sentiment d’insatisfaction. Cela constituerait alors un terreau négatif pour de futures grossesses.
En guise de conclusion
Le bon accouchement est celui qui trouve la mère et le foetus en bonne santé à l’issue du travail. Il n’y a pas de jugement de valeur à porter sur la manière dont une femme choisit d’accoucher. Médicamenteux ou non médicamenteux, à vous de bien réfléchir aux conséquences de votre décision.
Enfin n’oubliez pas que la manière dont vous accouchez ne dit en rien la nouvelle mère que vous serez.
Si vous décidez de vivre un accouchement naturel, vous savez désormais en quoi il consiste. Il s’agit d’accoucher par voie basse, avec un monitoring ponctuel et sans médicament pour soulager la douleur liées aux contractions. Seules les grossesses à bas risques y sont éligibles. La préparation en amont se réalise de préférence avec votre conjoint pour former une équipe le jour J. Vous devriez coucher par écrit vos désirs pour les partager avec l’équipe qui vous accompagnera le jour de l’accouchement. D’ailleurs vous considérerez peut-être utile de vous faire accompagner d’une doula. Dans tous les cas, vous mettrez certainement en oeuvre plusieurs des techniques apprises pour vous soulager et traverser cette épreuve.
🙏 Merci à mon amie Annaïk qui a accepté de se prêter à une interview pour me permettre de mieux cerner la démarche de l’accouchement dans l’eau. Un choix courageux que j’aurais été incapable de faire moi-même.
Sources & références sur l’accouchement naturel
- Accouchement normal : Accompagnement de la physiologie et interventions médicales
- L’accouchement accompagné à domicile
- Enquête nationale périnatale 2016
- Les maisons de naissances
- Rapport d’étude sur la qualité des soins prodigués en maisons de naissance en France
- Les préparations à la naissance
- L’association Doulas de France
- Fondements physiologiques de la douleur pendant le travail et l’accouchement: approche de soulagement basée sur les données probantes
- L’invention de l’accouchement sans douleur, France 1950-1980
Questions & réponses sur l’accouchement au naturel
Peut on accoucher dans l'eau avec une péridurale ?
Non, quand vous réalisez un accouchement naturel dans l’eau, vous ne pouvez pas bénéficier de la péridurale si vous restez dans l’eau jusqu’à l’expulsion.
Combien coûte un accouchement naturel ?
Le coût varie selon les professionnels auxquels vous allez confier la naissance de votre enfant. En général vous êtes suivie par une même sage femme (ou un binôme) qui est de garde durant vos dernières semaines de grossesse pour être prête à vous accompagner le jour J. Cet accompagnement personnalisé coûte plusieurs centaines d’euros qui ne sont en général pas remboursés par les mutuelles. C’est a fortiori le cas si vous embauchez une doula pour vous accompagner.